Essai d’épistémologie de l’homophobie

EpistemologieHomophobie

Il s’agit ici de percevoir comment un tel terme homophobie a su partiellement s’imposer dans notre champ lexical au niveau du langage militant et, aussi comment sa construction, en tant que concept scientifique, est a l’œuvre. À travers une analyse étymologique, il s’agira de comprendre les conditions sociales de son émergence ainsi que les autres concepts qui lui sont directement rattachés. Ainsi, nous opérerons une analyse historique autour des premières conceptualisations liées au mot homosexuel pour montrer l’absence de véritables constructions scientifiques des catégories sexuelles, ainsi que leur inadaptation actuelle pour envisager les mécanismes de rejet de l’homosexualité et, en quoi elles influent sur la construction de l’identité masculine.

D.E.A de Christophe Gentaz
Université rené Descartes (Paris V), UFR de Sciences sociales, Sorbonne

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Des poils et des hommes

DesPoilsEtHommesEntre réalités biologiques et imaginaires de genre eurocentrés

[…] les hommes qui appartiennent à des races sans barbe se donnent une peine infinie pour éradiquer chaque poil de leur visage comme une chose détestable, tandis que les hommes des races barbues attachent à leur barbe la plus grande fierté. Les femmes sans nul doute participent à ces sentiments, et dans ce cas la Sélection sexuelle n’a guère pu manquer d’exercer quelque effet au cours des temps plus récents.
Darwin, La Filiation de l’homme et la sélection liée au sexe

Priscille Touraille
Publié par le Cahier d’anthropologie sociale N°6: Poils et Sang

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De la place des hommes dans la lutte contre le patriarcat

PlaceDesHommesSi le type homme ou femme semble a priori déterminé par le biologique, lorsqu’on interroge les propriétés – dites féminines ou masculines – qui fabriquent cette classification, celles-ci relèvent bien plus du social. Les caractéristiques de genre sont très variables d’un bout à l’autre de la planète, voire d’un bout à l’autre de la vie d’une même personne suivant les rapports socioculturels qui régissent les diverses communautés humaines. Et même si le modèle patriarcal est ultradominant, c’est donc qu’une évolution est possible et qu’une autre construction est envisageable.

Bernard et Gile

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De la masculinité à l’anti-masculinisme

MasculiniteAntiMasculinismePenser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position oppressive

Dans cet article, je propose une réflexion sur la manière dont les chercheurs-hommes engagés dans la lutte contre l’oppression des femmes par les hommes peuvent optimiser leur efficacité politique et scientifique dans l’analyse des rapports sociaux de sexe. En effet, lorsqu’ils prétendent produire des analyses non-biaisées et pertinentes, ils sont confrontés à une double difficulté : d’une part comprendre pleinement des analyses féministes qui désignent leur existence comme source permanente d’oppression des femmes ; d’autre part apprendre à gérer les conflits intérieurs qui en découlent de façon à leur permettre un regard productif, impliqué autant que distancié, sur leur construction et leur action oppressives.

Léo Thiers-Vidal
Publié par Nouvelles Questions Féministes, Vol. 21, n° 3, pp. 71-83, décembre 2002

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