Histoire banale de violences conjugales dans un couple cis-hétéro
Banale parce que ça arrive tout le temps, partout, dans tous les milieux sociaux, y compris dans les milieux où les gens remettent en question la société et le machisme. Banale parce que, comme moi à l’époque, les « victimes » se retrouvent presque toujours seules, sans connaissance des mécanismes des violences conjugales, sans outils pour les identifier, sans force et soutien pour les faire s’arrêter ou en sortir.
Banale parce qu’une femme sur 10 est victime de violences conjugales et 140 femmes en meurent chaque année en france et que ça ne semble pas choquer grand monde, ces mortes et les millions d’autres femmes qui ont eu « la chance » de ne pas mourir, mais qui ont vécu ou vivent encore les cycles des violences de leur conjoint (petit-ami, concubin, mari, etc.) ou ex-conjoint.
Banale parce que « Ma chérie, la vie c’est pas facile, mais faut être courageuse et faire des compromis pour préserver ton couple. »
Pas banale, du moment que je me suis rendue compte que la plupart de mes copines et connaissances ont été « victimes » d’une manière ou d’une autre.
Pas banale pour moi parce que j’en étais la « victime » moi aussi et que ça a continué à m’affecter pendant des années.
de Séverine
février 2018